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planes
23 janvier 2019

A terrible boy !

Je relis un numéro de Maintenant, et suis ému par la fin du texte « Oscar Wilde est vivant ! ». Cravan, en fiction, a maltraité Wilde, l'a fait boire et l'a insulté. Wilde le quitte, sans ingratitude : « Je le regardais s'éloigner dans la nuit, et, comme la vie, à cette minute-là, me forçait à rire, de loin, je lui tirai la langue, et je fis le geste de lui donner un grand coup de pied. » Quel enfant ! Le même qui se moque des peintres, le même qui tourne autour du ring pour éviter les coups terribles de Jack Johnson. La vie, à cette minute-là, me forçait à rire. C'est parfait. Mais à la suivante, il s'émeut en songeant à la pauvreté de Wilde, qui ne porte pas de pardessus. Il est triste et plein d'amour, il poétise : « la lune était trop belle et gonflait ma douleur ». Cravan part à sa poursuite, vainement. Son père, Otto Holland, a quitté le foyer dès sa naissance ; par lui, Cravan est le neveu d'Oscar Wilde, mais il s'imagine même être son fils naturel. La perte est énorme, son seul réconfort lui vient de la lune, « secourable comme un con ». Un autre poète, enfant abandonné, écrira plus tard : « le vagin reste une ouverture ».

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