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planes
9 octobre 2008

Grappillon

Des quinze jours qu'ont duré les vendanges, je n'ai presque pas lu, pas tant par fatigue que par imitation. Conquis par le silence bourru de mon hôte, je feuilletais sans plaisir des sermons de Bossuet, finissais par refermer après quelques lignes L'Art de se taire de l'Abbé Dinouart et m'endormais en donnant de virtuels coups de sécateur. Dans la colle mon admiration allait surtout à B., un coupeur de quarante ou cinquante ans, petit, rapide et lui aussi silencieux. Nos rangs voisins, j'observais la perfection technique de sa coupe, essayais d'adopter son économie et son rythme, en un mot, son style, et m'abandonnais à la plénitude de la répétition, qui tout aussi justement est vide. Sur la montagne au loin l'observatoire donnait l'illusion d'un gigantesque bilboquet, ou mieux encore d'un de ces jouets de plastique qui maintiennent en suspension une balle de ping-pong : ici, une lune blanche et pleine.

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Commentaires
P
Ici, on fait un vin rouge épais, qu'on boit à l'antique, coupé avec de l'eau, et qu'on a du mal à vendre. La crise, on la connaît depuis longtemps ; sur son tracteur on écoute goguenard France Info en pensant avec fatalisme aux vignes qu'il faudra arracher.
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V
Voilà qui réjouirait Paul qui me disait hier, en pleine déconfiture financière: «Je ne comprends pas, pas un mot sur les vendanges. C'est pourtant un événement, les vendanges, pourquoi les journaux n'en parlent-ils pas?»
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planes
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