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15 octobre 2008

Martyre

Désormais je retrouve la fatigue douce et familière d'après match et je peux réhabiliter Bossuet, les beautés du sermon sur la mort et celles à peine moindres du sermon sur la Passion de Notre Seigneur : « Le testament de Jésus-Christ a été scellé et cacheté durant tout le cours de sa vie. Il est ouvert aujourd'hui publiquement sur le Calvaire pendant que l'on y étend Jésus à la croix. C'est là qu'on voit ce testament gravé en caractères sanglants sur sa chair indignement déchirée ; autant de plaies, autant de lettres ; autant de gouttes de sang qui coulent de cette victime innocente, autant de traits qui portent empreintes les dernières volontés de ce divin testateur. » Je lis ces lignes et en brute je pense à un boxeur, aux peurs et aux suées d'avant combat, à la souffrance et à l'abandon — bien plus qu'à la rédemption : pauvreté de Raging Bull —, aux stigmates, aux traces, au martyre, à la marque de Caïn, à M le Maudit, à la Colonie pénitentiaire (« Connaît-il sa sentence ? -Non, dit l'officier... Il serait inutile de la lui faire savoir puisqu'il va l'apprendre sur son corps. »), au Lévitique et à l'interdiction d'imprimer des figures sur soi, à la mode des tatouages, symptôme de l'omniprésence de l'écriture de soi, et j'en reviens à la sagesse du boxeur, d'une dureté adamantine, qui écrit sa vérité sur le corps de l'adversaire.

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