Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
planes
31 janvier 2019

Une ambitieuse

La note précédente répertorie les rôles joués au cinéma par la jeune Nadine Tallier, devenue baronne de Rothschild juste avant sa dernière apparition dans Une Ravissante Idiote — ne l'aurait-elle pas acceptée comme un ironique adieu ? Je n'ai vu aucun de ces films, pas même le dernier quoique son titre m'ait toujours plu. Je n'ai lu de la baronne ni ses romans, ni ses manuels de savoir-vivre. Je l'ai vue une ou deux fois à la télé, endurant avec le sourire les médiocres saillies de Laurent Baffie. À la radio je l'ai entendue parler sans affèterie de sa carrière d'actrice, de ses anciens amants, de tous ces moyens de parvenir dont on aurait pu attendre qu'elle les cachât, par délicatesse pour son époux, par vanité ou par scrupule. Au contraire, elle raconte avec forfanterie qu'elle a inspiré à Brassens éconduit Une Jolie Fleur, ou bien que la sœur de feu Boris Vian lui révéla l'inconsolable peine d'amour qu'elle avait causée à l'écrivain. Elle a un petit rire alors, dénué de toute compassion, mais charmant tout de même : le rire d'une jeune fille pas mécontente du mauvais tour qu'elle a joué. Sur les photos de sa jeunesse, elle a quelque chose d'une garce, une méchanceté dans le regard qui n'est peut-être due qu'à l'implantation très haute de ses sourcils, à moins que ce ne soit à la conscience du pouvoir que lui confère sa beauté. Je ne suis pas insensible à cet orgueil qui commande de ne rien cacher de sa trajectoire, pas même le plus vil, parce qu'on est avant tout fier de l'avoir soi-même tracée. 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
planes
Publicité
Publicité