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15 janvier 2019

Je rêve que je dors

Les récits de rêve m'ennuient. C'est sans doute qu'ils sont difficilement partageables, que tout ce qui nous séduit au réveil est tissé d'intime, souvenirs et impressions, et plus encore nimbé d'un charme illusoire que le rêve a lui-même créé. Mais le récit de rêve est tout de même un récit, et c'est parce que les surréalistes inventaient les rêves les plus incohérents, comme la poésie la plus surprenante, que leurs créations dans ces deux domaines sont des moins dignes d'intérêt. Mes rêves sont tout à fait raisonnables. Lorsqu'une jolie jeune femme s'y montre entreprenante, le personnage que j'y incarne réfrène ses ardeurs : je suis un homme marié. Je n'ai jamais volé en rêve, ce qui semble l'un des plaisirs oniriques les plus partagés. Je me souviens d'un songe, enfant, où je décollais dans une fusée, mais les conditions de pressurisation ne devaient pas être suffisantes, je sentis une pression crânienne telle que mon personnage n'y survécut pas. Aussi, le rêve de la nuit dernière me laissa une impression aussi nouvelle qu'agréable. J'avançais heureux, mon fis aîné marchant à mes côtés, et pour partager ma joie avec lui, je fis ma démarche dansante, d'une légèreté telle que les lois de l'apesanteur semblaient suspendues. Je retombai certes après mon saut, mais je découvris alors une propriété inattendue : je pouvais prendre une nouvelle impulsion dans le vide, dans l'air, avant de toucher le sol. Je ne volais pas, certes, mais c'était plus réaliste, partant plus conforme à mes goûts.

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