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15 novembre 2018

Le Grand Appartement

L'avais-je déjà vu, en entier ou par bribes, je ne saurais le dire, et la seule scène qui m'avait laissé un souvenir certain est celle où Lætitia Casta se déshabille. Si je l'avais vu et oublié, c'est assez bêtement, car la Casta porte tout aussi remarquablement le vêtement, et le film sur ses épaules graciles : elle est si bien filmée qu'elle justifie à elle-seule la centaine de minutes que dure le long-métrage. Évidemment c'est un peu long, et on commence à se le dire au moment où elle n'est plus dans la cadre, quand le personnage joué par Arditi tourne son film dans l'appartement. Mais ce film dans le film même n'est pas sans charme, parce qu'on y cherche des traces de Rozier et de son Fifi Martingale, parce que le décor surtout devient trop étroit, l'absence de recul obligeant à ne montrer des danseuses de cancan que leurs bustes et leurs pieds qui régulièrement s'y élèvent. Que reste-t-il d'une danseuse quand on lui a retiré les jambes ? Ce lieu commun cinématographique, le grand appartement parisien, qu'on a vu dans tant de films d'Un Monde sans pitié aux Apprentis, devient alors un cadre, peut-être une allégorie de la salle de cinéma, cet abri spacieux où s'assemble une communauté heureuse, menacé par la pression immobilière et les intérêts financiers. Les appartements sont de plus en plus petits, les écrans de télé de plus en plus grands, le monde devient exigu, son image par compensation est étirée et démultipliée. Qui peut sérieusement croire que ce n'est pas un marché de dupes ?

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