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planes
31 juillet 2018

Breaking evil

Walter White, incarnation de la mauvaise conscience des scénaristes. Génie du mal, quoique guidé par de bonnes intentions : mettre sa famille à l'abri du besoin, et durer suffisamment longtemps pour le faire. Sa survie est d'abord conditionnée par la réussite de son entreprise, par son succès public ; puis, une fois qu'il est assuré, c'est l'hybris qui mène Walter White, car une série pour durer doit renouveler ses artifices et tendre vers l'inflation. Le spectateur ne peut s'identifier au héros principal, c'est d'ailleurs la principale faiblesse de Breaking Bad qui en atténue la portée cathartique. Il lui reste Jesse Pinkman, l'éternel adolescent, le manipulé, l'aboulique, le drogué, le minable au bon cœur qui pourrait bien faire s'il se libérait de l'emprise de Walter White, et de la drogue, le spectateur en somme. Existe-t-il série qui mette plus parfaitement en scène le principe d'addiction qui la commande ? Il a fallu un certain courage aux scénaristes pour interrompre la série à la fin de sa cinquième saison, malgré le succès. La série et la vie de son héros sont synchrones, leur extinction sera simultanée. Walter White mort, Jesse Pinkman, au volant de son bolide, explose la barrière de sa prison, enfin libre.

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