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11 mai 2018

À quoi bon ?

Sous ses dehors d'interrogation,  « à quoi bon ? » est en réalité une réponse, et peut-être la pire de toutes, parce qu'elle est résignation à la fin de l'histoire. Edouard Baer a intitulé un de ses films Akoibon. J'en garde peu de souvenirs : un hôtel sur une île méditerranéenne, Josée Dayan, un sosie de Gainsbourg, une intrigue qui peine à intéresser le spectateur, et Baer finissant par y renoncer pour s'offrir le plaisir de l'apparition élégante de Moustaki, sans lien avec ce qui précédait. Baer avait refusé l'obstacle, il s'était dit « à quoi bon ? » et ce renoncement était devenu le titre du film. La Bostella déjà ne tenait pas la distance, Ouvert la nuit ne la tiendra guère plus. Ce n'est pas là défaut de travail — amusant comme la citation de Brassens est systématiquement déformée, le don devenant talent et la technique, travail. Pas non plus défaut défaut d'intelligence, ce serait même plutôt l'inverse. Si la bêtise et le cynisme produisent de méchantes œuvres, l'à quoi bon ? n'est pas de leur ressort : il échappe absolument au second et la première lui fait défaut. Or elle est nécessaire à faible dose, parce qu'elle permet le mouvement.

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