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14 avril 2011

Rage

Le courage d'entrer dans l'eau, je l'ai aussi trouvé en pensant aux dames de compagnie de la reine dont parle Madame de Sévigné, mordues par un chien enragé, nues dans l'eau froide de Dieppe, en plein hiver. A cette époque on soignait la rage par des bains de mer et des thériaques à base d'encens, de gentiane et d'écrevisse. Tout cela nous semble loin, mais il meurt encore chaque année de la rage plus de cinquante mille personnes, ce qui représente pas loin de deux Dole ou d'une vingtaine de Langogne. De cette maladie terrifiante, Jean Théodoridès a retracé l'histoire. Dans son livre, on apprend que Timotheus de Gaza, au Ve siècle, conseillait aux victimes en sursis d'avaler une pilule faite avec la chair du côté droit d'une hyène ou, à défaut, de boire le lait recueilli dans l'estomac d'un chien sacrifié ; qu'en 1739, dans le Maine, un loup enragé mordit soixante-dix personnes, dont cinquante succombèrent ; que les pères de Fromentin, Balzac et Proust publièrent chacun son tour sur la maladie ; que le Lozérien Pierre-Victor Galtier eut quelques mérites, dévalués par Pasteur, dans la découverte du vaccin antirabique ; que Pasteur avait la manie de transformer les bergers (Joseph Meister et Jupille, les deux premiers vaccinés) en concierges, de l'Institut.

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