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planes
19 novembre 2010

A tempo

Angleterre-France a été enthousiasmant une petite demi-heure, la première. Le match de 99 ne l'avait guère été plus, remarquable pour une seule période, sa deuxième. Pourtant, il laisse un souvenir impérissable alors que la victoire d'avant-hier sera vite oubliée. La domination anglaise en fin de match n'y est pas pour rien : il faut toujours apporter un soin particulier à la fin, elle est ce qui laisse la dernière impression. Mais il y a autre chose : la deuxième période de 99 inaugurait une ère parfaite pendant laquelle l'équipe de France, menée par Zidane, joua presque continûment dans le bon tempo — la victoire en coupe du monde n'étant due qu'à la conjonction d'une des meilleures lignes défensives de l'histoire du football et de facteurs favorables.

Je serais bien incapable d'analyser la match d'avant-hier, ou quelqu'autre d'ailleurs : je ne juge le foot qu'à la joie qu'il m'ajoute. La justesse des choix individuels, la solidité de la défense, les exploits techniques, la victoire bien sûr de l'équipe que je soutiens, et, plus intuitivement, le rythme du match, voilà quelques éléments susceptibles de faire naître la joie (il y en a bien d'autres, et c'est l'histrionisme de Gattuso qui me vient à l'esprit). Le début du match fut sur bien de ces points satisfaisant, même s'il y avait quelque chose d'artficiel dans ces redoublements de passes, ces une-deux vers l'arrière, qui ne servent à rien sinon gonfler les statistiques et faire accroire une maîtrise collective totale aux naïfs : l'Argentine nous avait fait le même coup en amical à Marseille, et j'ai souvenir aussi d'avoir vu jouer La Corogne ainsi il y a 10 ans, sans grand succès, sinon auprès des journalistes.

Je ne dirai rien de la faiblesse de l'adversaire, qui m'amusait plutôt, quand « les champions du malheur, de la hargne stupide, du sérieux joint à l'ignorance » s'en servent pour dénigrer la victoire. Le but de Benzema est lui parfait, coup de rein, une-deux dans le bon tempo avec Malouda, frappe juste, compromis de précision et de puissance. Je l'ai déjà écrit, mais je crois bien plus en ce jeu étroit aux abords de la surface, en passes courtes et centres en retrait, qu'en l'obsession du jeu écarté à l'aile et des centres lointains. La France a les joueurs pour jouer ainsi : Benzema surtout, mais aussi Ribéry, Anelka et quelques autres. Et puis un jour je défendrai Hoarau, auteur d'une entrée en jeu calamiteuse, critiqué par tout le monde, et je ferai à mon tour l'éloge de la lenteur qu'on lui reproche, de la possibilité qu'elle offre dans les changements de rythme, une fois qu'on aura admis que former des attaquants rapides et puissants à la pelle n'est pas une solution, mais bien plutôt la faillite de la formation à la française.

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Commentaires
P
L'Angleterre a été très faible une bonne partie du match, c'en était presque gênant, mais à la fin elle nous a marché dessus. Quant à la vérité du match, je me fie toujours prudemment au tableau d'affichage, aussi injuste cela soit-il parfois !
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P
De fait je n'ai vu que les 20 dernières minutes du match et ai été donc très surpris par les commentaires d'après-match sur la faiblesse de l'équipe anglaise. Car au cours de cette période de jeu on a vu une défense française complètement débordée sous les attaques anglaises. L'égalisation (voir plus) était tout à fait envisageable. Il se peut que la vérité du match se situait dans ces dernières minutes là.
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