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planes
18 mars 2010

Des souris et des hommes

Hier soir je me sentais tantôt Agrippine et tantôt rat. J'imaginais le locataire du grenier ronger le raticide fixé au plancher, sale boulot fait proprement, et la culpabilité me rongeait à son tour. Certes, nuitamment, il est parfois bruyant, mais il l'a surtout été la nuit pluvieuse de son arrivée : il faut bien s'installer... Je m'étais peu à peu convaincu qu'avoir un rat noir chez soi, c'était comme posséder un peu de Moyen Age, pour qui n'a pas les moyens de s'offrir une épée rouillée, un cartulaire enluminé ou une rotule de Philippe le Bel.
D'un œil un peu distrait je suivais Le Jeu de la mort, amusé par l'esprit de sérieux, l'absence d'esprit et le manque de sérieux du programme, par tout ce jargon, ce zèle à reproduire les conditions de l'expérience initiale et cette incapacité à comprendre que les conclusions ne pouvaient dépasser le cadre du jeu, qui n'est pas le monde réel. J'ai quelques doutes sur la pertinence du choix, et la dignité de ses raisons, de Tania Young comme animatrice du jeu, elle froide et morale présentatrice du service public. Aucun candidat ne pouvait prendre l'expérience au sérieux, c'était comme tester la férocité des Ursidés en agaçant un Bisounours.
Je ne dirai rien du pharisianisme des producteurs, qui dénoncent le pouvoir de la télé et pourtant en mésusent, traitant les hommes sans plus d'égards que des rats de laboratoire. Je n'en dirai rien car d'autres le font avec entrain, et eux ne sont pas suspects de la faute inverse.

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