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planes
22 juillet 2008

Nouvelles en trente lignes

Cher visiteur,
j'aimerais t'être agréable, mais je n'ai devant moi qu'une vingtaine de minutes et à peu près rien à dire. Victime d'un bien modeste fait divers, je me découvre incapable d'en rien tirer, pas même une note sur le tarissement qu'induit ce statut victimaire. Modeste fait divers, j'insiste, je passe d'excellentes vacances, entre bains de mer et bains dans des sources sauvages, chaudes et soufrées. En montagne, je serais bien resté douze ans, ou peut-être quatorze, auprès d'un torrent cascadant au milieu de hauts pins ; on aurait dit l'Amérique en plus petit, et sur cette comparaison j'ai passé de belles heures pensives, à songer aussi aux hommes qui vivaient là il y a cinq cents ans et à ceux qui plus récemment ont construit le barrage en aval. En somme, je m'ennuyais avec délectation. J'ai appris avec retard la libération de Mme Betancourt et la victoire de l'Espagne à l'euro. Je n'ai vu que quelques matchs, jamais en totalité, mais estime le diagnostic sur l'agonie du football défensif largement erroné. Surtout, je garde rancune aux commentateurs réjouis par la défaite de l'Italie, qui a merveilleusement exploité ses maigres moyens. Je lisais alors un court texte de Lorca sur le duende, sur le monopole métaphysique de l'Espagnol, quel qu'il soit, à comprendre la mort, et je trouvais cela grotesque, plus que jamais convaincu que nous avons tous beaucoup à apprendre des Italiens et de l'Italie. Je lisais aussi un roman de Jean Prévost, mais trop vieux d'âge et d'époque, je n'y trouvai pas mon plaisir. J'y découvris tout de même ceci : « Cela vaut mieux que de se révolter contre la technique. Oui, l'asservir. Se sentir au-delà d'elle, très riche de moyens, très simples d'intentions... C'est bien cela, n'est-ce pas ? » C'est bien cela. J'ai vu par hasard un bien beau feu d'artifice, non le 14 juillet, mais le 20, dans un village fortifié et sur fond d'Ottawan, les deux ou trois morceaux connus, qui décidément me font penser que les autres, s'ils existent, méritent d'être écoutés. Dès le mois de septembre, je réintègre une défense centrale. Cher visiteur, c'est pourquoi je souris.

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Commentaires
P
Je précise que la musique d'Ottawan provenait d'un autoradio un peu trop altruiste, ou d'un bal populaire, que ce n'était pas en tout cas un choix de l'artificier (ou du metteur en scène, comme on doit dire aujourd'hui). Pendant les feux d'artifice, pas de musique !<br /> Cher lecteur, je souris encore un peu plus depuis que je sais qu'on réorganise cette défense afin de créer à mon intention un poste de libéro.
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S
La spéléo, ça conserve (au frais).
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planes
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