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planes
11 octobre 2007

On est passé à autre chose

Tout à l'heure à la télé, les acteurs venus présenter Le Deuxième Souffle insistent avec une lourdeur suspecte sur la qualité du roman de José Giovanni. Sachant qu'il n'était pas satisfait par l'adaptation de Melville, on se dit que ce film sera peut-être plus fidèle au roman. La bande-annonce détrompe tout de suite, qui fait croire à une parodie de l'original faite par des enfants et coloriée par leurs soins. Sur le plateau on continue à ne pas parler de Melville, jusqu'à ce que Laurent Weil, qui fait un métier bien humiliant, assène un petit discours, appuyé par la mine convaincue des acteurs, sur la nette démarcation de cette nouvelle adaptation et sur la nécessité de ne la pas comparer à la précédente. « On est passé à autre chose depuis. ». Je ne crois l'avoir jamais entendu aussi dans le vrai.

Avant-hier me semble-t-il, un soir, un documentaire sur une élection de délégués de classe en Chine. Les trois candidats ont une dizaine d'années. L'un est un petit gros qui chez lui ne porte que le slip, l'autre un petit nerveux qui brutalise tous ses camarades et essaie de les soudoyer en les invitant dans le train que conduit son papa, la troisième est de sexe féminin. Le petit gros croit avoir trouvé auprès de ses parents le bon argument en traitant le deuxième de dictateur et de fasciste, lui ne se démonte pas et offre au moment des votes des cadeaux achetés par son père. Cela suffit apparemment pusqu'il emporte l'élection haut-la-main, sous le regard éploré des deux autres. Un troisième joint ses larmes aux leurs : on ne sait trop si c'est parce que, malingre, il continuera à subir les coups du vainqueur ou bien parce qu'il vient de faire une non moins douloureuse expérience du réel.

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